11. Saint-Martin, dernière semaine au Antilles
(26/04/2023) Par Florence
Saint Martin est une petite île partagée en deux : sa partie Nord est française et sa partie Sud, Sint Maarten, est néerlandaise.
Nous y sommes arrivés en contournant l’île par l’Ouest le 19 avril, et nous nous sommes installés au mouillage, dans la baie de Marigot, ville principale située au Nord-Ouest.
Nous avions imaginé visiter Anguilla, île britannique toute proche de Saint-Martin, avec encore de magnifiques plages, mais la météo semblait favorable pour un départ en transat mardi 25 avril. Et nous n’avions pas trop de cinq jours, avec trois jours de location de voiture, pour visiter rapidement Saint-Martin et finaliser la préparation du bateau avant le départ.
Nous avons donc consacré une première journée à faire le tour de l’île qui, contrairement à Saint-Barthélémy, beaucoup plus riche, garde encore les stigmates du passage de l’ouragan Irma en 2017. On voit encore ici ou là des bâtiments endommagés laissés à l’abandon. Malgré tout, la vie ici nous a parue plus authentique, du côté français du moins. Le côté néerlandais, lui, est beaucoup plus orienté vers un tourisme de masse, d’origine américaine essentiellement, en témoignent les gens rencontrés aux abords de son aéroport, célèbre pour sa piste située juste au bord de l’eau, avec une approche très basse des avions au-dessus de la plage. Nous l’avouons, nous aussi avons voulu vivre (et plutôt deux fois qu’une !) les sensations procurées par ces masses énormes volant à quelques mètres au-dessus de nos têtes.
Pour finaliser l’avitaillement depuis notre mouillage, de nombreux allers-retours ont été nécessaires dans notre petite annexe, avec les enfants qui pilotaient seuls et nous ont bien aidés. Avitaillement en produits frais (dizaines de kilos de fruits et légumes notamment), en eau de boisson (220 litres d’eau en bouteilles ou en bidons de 5 litres pour re-remplir nos bouteilles, l’eau ici n’étant pas très bonne), et en gasoil (180 litres en bidons de 10, 20 ou 25 litres, remplis côté néerlandais où le prix était plus avantageux). Et à notre grande surprise, nous avons réussi à ranger tout cela dans les fonds, les équipets et les placards sans que presque rien ne dépasse. Grâce à Pierre qui est très fort pour jouer à Tetris et combler le moindre trou !
Plusieurs vérifications du matériel aussi avant le départ (en montant en haut du mât notamment), des lessives, du rangement et le nettoyage de tout le bateau, et encore et toujours du bricolage.
Pendant plusieurs jours, Pierre a passé du temps tous les matins à vérifier la météo, à faire des simulations de notre avancée, mais les prévisions se sont modifiées complètement.
La veille du départ prévu, nous avons constaté, non sans dépit, que le vent était beaucoup moins favorable qu’initialement et nous avons décidé de repousser le départ d’un jour. Le vent ne sera pas idéal, mais il ne le sera pas les jours suivants non plus et nous avons envie de partir. Nous choisissons pour compenser d’augmenter encore de 80 litres nos réserves de gasoil (ce qui correspond environ à un jour et demi de moteur) pour ne pas puiser dès les premiers jours dans nos réserves de 300 litres.
Derniers préparatifs avant le départ : commande de pain pour les premiers jours (ensuite nous fabriquerons notre pain nous-mêmes), préparation de repas pour les premiers jours aussi (pour se laisser le temps de s’amariner avant d’avoir à cuisiner), rangement de l’ancre, rangement de l’annexe et de son moteur dans le grand coffre du cockpit (après nettoyage à l’eau douce), réassort en fruits et eau notamment (à pied et à dos d’hommes et d’enfants cette fois, 70 kg tout de même à porter), dernier plein d’eau à la marina… On est fin prêts.
C’est donc la fin de notre aventure aux Antilles. Ces trois mois sont passés très vite. C’est avec un petit pincement au cœur que nous allons fermer cette parenthèse de vie. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Et nous avons aussi envie de partir et de vivre cette traversée.