13. Les Açores
(25/05/2023) Par Florence
Nous avions longuement hésité avant de nous décider à atterrir sur l’île de Flores à la fin de la transat. Flores est l’île la plus occidentale de l’Archipel des Açores, à l’écart des autres. Nous ne savions pas si un port pouvait nous accueillir, mais nous avons tenté notre chance. Nous n’y serions jamais venus autrement. Et nous nous sommes vraiment félicités de ce choix. Flores est une petite île paisible, abritant seulement 3500 habitants, c’était l’idéal pour un atterrissage en douceur après seize jours en mer.
Le port de Lajes das Flores, au sud de l’île a été en partie détruit par un ouragan en octobre 2019 et est encore essentiellement destiné aux pêcheurs et officiellement fermé aux plaisanciers, mais heureusement quelques places étaient disponibles. Nous y avons très vite rencontré Marco, français vivant là depuis dix ans, et sa fille Gaïa, chez qui Oihan et Jone ont été invités quelques heures seulement après notre arrivée, ravis de pouvoir jouer avec une autre enfant.
Pendant ce temps, Pierre a réussi, non sans mal, à louer une voiture : les deux agences de l’île n’en avaient plus, et les particuliers n’ayant pas le droit de louer la leur pour ne pas faire de concurrence aux professionnels, la mission n’était pas simple. Mais par le bouche à oreille, « Brigitte, de Pico », nous a « prêté » la sienne !
Et grâce à « elle », nous avons pu découvrir cette île magnifique, qui a tenu toutes ses promesses. Une nature luxuriante avec des dégradés de verts, des petits villages aux maisons blanches et aux toits rouges, nous rappelant notre cher Pays Basque. Un peu partout sur l’île, des petits champs d’herbe délimités par des murs en pierres sèches, impressionnants par leur épaisseur. Un lac paisible, alimenté par d’immenses cascades, atteint après une très agréable balade en sous-bois. De nombreux points de vue sur de magnifiques paysages côtiers, des lacs naturels,… Et partout, de l’eau. Des robinets au bord des champs, au port, et de l’eau à profusion. C’était un fort contraste avec Saint Martin, et un vrai bonheur pour nous de retrouver cette nature généreuse.
Après deux jours sur Flores, nous avons rejoint en 24 heures de navigation, le port d’Horta sur l’île de Faïal. En fin de traversée, nous avons aperçu deux baleines et en nous approchant un peu, nous avons eu la chance de les voir sauter hors de l’eau. Après Oihan en Guadeloupe, ça y est, nous avons tous les quatre vu des baleines sauter ! Et cela est venu parfaire la réussite de notre transat !
Horta est le port mythique d’arrivée de la transat, où chaque équipage peut laisser la trace de son passage avec une peinture souvenir de son voyage, sur les longs pontons ou la jetée. Mais les marchands de pots de peinture en profitant un peu trop à notre goût, nous n’avons pas participé à cette tradition. Ici aussi, nous avons visité l’île en voiture, et découvert notamment l’immense caldeira au centre, et à l’extrémité ouest, la ponta dos Capelinhos, excroissance de 1 km² avec d’impressionnantes falaises, formée par une éruption volcanique en 1957.
Nous avons ensuite fait une escale sur l’île de Pico, où se situe le point culminant du Portugal, le mont Pico avec ses 2351 mètres d’altitude. Une courte escale à Lajes do Pico, très joli village avec son tout petit port, qui fut une importante base pour la chasse aux cétacés et s’est maintenant reconverti dans le tourisme et l’observation des dauphins et baleines.
Puis nous avons rejoint, à nouveau en 24 heures de navigation, l’île de Sao Miguel, la plus grande des Açores. Cette navigation, la dernière en famille, a aussi été la plus difficile. Le mal de mer, causé par la houle et le bateau gîté, a eu raison de nous pendant de longues heures (surtout de Jone et moi. Pierre et Oihan ont mieux résisté, mais ne faisaient pas les fiers !).
Pris par le temps, nous avons pu faire seulement une visite rapide de Sao Miguel, mais avoir tout de même un bel aperçu de ses lacs immenses. Nous avons ici été marqués par le soin apporté à l’entretien des bords des routes, souvent très fleuris et des nombreux belvédères, parfois aménagés en jardins paysagers.
Et c’est ici que l’équipage s’est séparé une dernière fois. Pierre va terminer la traversée jusqu’en France seul, en une douzaine de jours encore vues les conditions météo peu favorables, tandis que je suis rentrée avec les enfants en avion pour qu’ils puissent retourner à l’école tout le mois de juin.